Mon premier bonsaï.

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Cette page raconte une histoire triste mais malheureusement plus que fréquente chez les jeunes bonsaïka. C'est la triste histoire du premier bonsaï.

Je vais essayer de décrire ici mon vécu en la matière. J'espère que cela pourra vous éviter les pièges dans lesquels je suis tombé. Attention cette page n'est pas là pour vous dégoûter d'acheter votre premier bonsaï. Bien au contraire. Elle constitue simplement une petite aide aux premiers pas parfois difficile de cette discipline. Vous trouverez ici un échantillon (bon échantillon) des erreurs classiques faites par les tous jeunes débutants.

 

 

Souvent reçu comme cadeau, le premier bonsaï est au début un grand bonheur. On le bichonne, on s'en occupe tous les jours. Puis quelques feuilles jaunissent sans raisons particulières et là viennent un tas de questions : Ça mange quoi? ça boit quand? comment? souvent? Je le met en intérieur? en extérieur? à l'ombre? au soleil?...  Enfin on se rend compte que l'on ne sait pas grand chose sur la manière d'élever son petit bonsaï sauf peut être un tas d'idées reçues.

La première réaction est souvent l'achat de livre(s). Puis on veut en connaître plus. On se dirige sur le net. On cherche des forums ou des sites parlant du sujet. Et voilà comment on bascule lentement dans le cercle du 'bonsaïsme'. Il sera même fréquemment observé un phénomène d'agrandissement de la famille qui pourrait provoquer quelques heurts dans le couple, si il y a. En effet, il se crée souvent une rivalité qui dérive parfois vers la jalousie entre cette nouvelle passion et la/le compagne/gnon du passionné(e).

Traite de plaisanterie et revenons à notre sujet. Dans l'historique ci dessous vous découvrirez l'histoire tragique de FiFi. Ce très beau Ficus, figurant pourtant dans les espèces les plus robustes, a souffert de nombreuses erreurs de culture. Malgré la fin tragique de mon premier arbre, les erreurs qui ont conduit à ceci ont été très enrichissantes pour moi. C'est pourquoi j'ai voulu faire cette page pour partager cette enrichissement avec vous. J'espère que cela vous apportera les mêmes enseignements moins la perte de votre premier arbre.

 

 

 

 

 
 

J'ai retrouvé cette photo prise quelques jours après l'achat de FiFi. On y vois un feuillage dense et bien vert. En quelque sorte, il se porte très bien.

On notera toutefois, je l'ai remarqué en retouchant la photo, les deux feuilles jaunissantes aux pointes noirs (passez la souris dessus l'image). Déjà des signes qui auraient pu indiquer son cruel destin ?

Mon choix c'est porté sur FiFi car d'une part son allure générale me plaisait beaucoup. Mais également pour la forme de son tronc (c'était la période du film "le seigneur des anneaux"...). Bref j'ai eu un coup de foudre pour lui.

Il est à noter que pour certain cette forme de tronc fait de cette arbre un très mauvais choix pour un bonsaï. Mais quand les goûts et les couleurs passent devant la "technique" on ne peut rien faire. De plus à l'époque, je connaissais les bonsaï que de nom et des préjugés qui tournent autour. Pour dire presque rien.

La photo de la motte a été prise quelques mois après l'achat. On voit que les racines en périphérie de la motte sont plutôt saines (couleur blanche). Mais avec du recule je n'en dirais pas autant des racines au centre de la motte à cette époque.

On notera avec cette photo l'une des plus grosses erreurs que j'ai fait. La motte forme un bloc compact Avec un tel substrat les racines sont étouffées. L'eau ne peut circuler librement et stagne. Ceci provoque à long terme un pourrissement inévitable des racines. Les racines ont autant besoin d'air que d'eau. A cette époque, même si ce n'était pas la bonne saison, il aurait fallu le rempoter. On  verra ci-dessous une liste de signes concrétisant le caractère urgent de la chose.

 

Au début, nous sommes tous surpris par ce phénomène bizarre qu'est le jaunissement des feuilles. C'est en principe à cette période que l'on commence sa quête d'information sur la culture du bonsaï. On cherche dans des livres, pas grand chose. On cherche sur Internet; ouais pas très satisfaisant. Puis on trouve un forum. Et là on nous dit que c'est normale. C'est dû au changement d'environnement. Ouf on respire.

Attention toutefois ce phénomène peut être accentué par un mauvais arrosage. On vérifiera ceci si les symptômes persistent et s'étend à plus de quelques feuilles.

Après quelques mois notre arbre commence à avoir des signes de faiblesse. Il a perdu un bon tiers de son feuillage. Sa couleur  tire maintenant plus sur le vert jaune. On sent que quelque chose ne va pas, mais notre ignorance ne permet pas de comprendre pourquoi. C'est assez frustrant.

L'arrosage est un sujet délicat pour les débutants. Une des erreurs les plus fréquentes est de laisser une coupelle plein d'eau sous l'arbre. Le substrat reste de ce fait toujours humide et fait très vite pourrir les racines. Veillez donc à ce que la coupelle soit toujours vide.

Après de longue recherche, je maîtrisais à ce stade, les rudiments de base des techniques d'arrosage. Mais cela n'a permis que de rallonger l'agoni de ce pauvre FiFi.

En effet, comprenant que mon substrat était totalement inadapté à la culture en pot je me suis dit qu'il fallait que j'adapte mon arrosage au substrat ne pouvant pas faire le contraire à ce moment là. Vu la saison (janvier) il n'avait été déconseillé de rempoter. Ce qui, avec du recul, aurai sûrement sauvé la vie de FiFi.

Le ficus peut si il est cultivé en intérieur être rempoté plus ou moins tout le long de l'année. Mais il faut toutefois avoir une certaine expérience dans le rempotage pour améliorer ses chances de réussite. C'est pour cela qu'il est souvent conseillé aux débutants de ne rempoter leur arbre qu'au printemps. C'est la période la plus propice.

Le ficus aime bien que ses racines ne soit pas constamment humide. Il aime même avoir un certain temps de "sécheresse" de la motte entre deux arrosages. A partir de cela j'ai procédé à l'expérience suivante :

Après avoir arrosé copieusement la motte, j'ai attendu tout bêtement que mon arbre me dise qu'il avait soif. Dès les premiers signes, la baisse des feuilles, j'ai repris un arrosage plus classique. Cette opération a été réalisé deux fois espacée d'un mois pour avoir des résultats plus justes. J'ai pu constater que les premier signes de soif n'apparaissaient en moyenne qu'au bout de 3-4 semaines. Ce qui est énorme, même pour un ficus au mois de février. Suite à ce test j'arrosais mon ficus tous les 20-25 jours en fonction de la température et du soleil. L'arrosage était important et je m'assurais que toute la motte était bien humidifiée.

Je sais que ce n'est pas très moral et même un peu sadique mais je n'ai pas trouvé d'autre méthode pour connaître le temps de cycle maximum entre deux arrosages.

A mon grand étonnement j'ai pu voir que la technique fonctionnait plutôt bien. En seulement un mois FiFi a émis quelques jeunes pousses. Et par la suite cela a perduré. Une partie du feuillage avait même été reconstitué.

On pourrais se dire que FiFi a utilisé ses réserves pour se refaire du feuillage. Une sorte de pousse de la dernière chance. Malheureusement, je ne peux pas clairement répondre à ceci. La période de repousse a était relativement longue (2 mois environ). Je laisserais donc la conclusion à l'appréciation de chacun.

On peut voir sur les photos ci-contre le développement d'une pousse.

 

Remarque :

L'arrosage décris ici, n'est pas du tout conseillé. Dans le cas de FiFi cela a marché temporairement. Mais un arrosage toutes les deux semaines est déjà long pour un bonsaï placé dans un bon substrat. Même cultivé en intérieur en hiver.

Mais voilà la seconde grosse boulette :

Du fait de mes études j'ai, durant quelque temps, négligé l'arrosage. A deux reprises j'ai arrosé trop tôt et cela c'est vu très vite (Quand je dit trop tôt c'est au bout de deux semaines tout de même). En seulement quelques semaines la chute des feuilles à fait un ravage. Sur la photo on voit FiFi quelques semaines seulement après cette erreur d'arrosage. Très vite le substrat est devenu constamment humide. Même après plusieurs semaines, la motte persistait à rester humide. Signe que les racines étaient très touchées.

J'ai procédé à 4-5 brumisations espacées de 5mins tous les soirs pour hydrater l'arbre qui a été placé à l'ombre.

 

Remarque : Je vais décrire la méthode de brumisation effectuer car en générale cette pratique n'est pas recommandées. En effet une mauvaise brumisation provoque une déshydratation de l'arbre. Or ce que je voulais c'était hydrater mon arbre qui ne pouvait plus le faire par ses racines.

Petit cours de botanique. Les plantes possèdent sur la surface de leurs feuilles (et du tronc) des stomates. Ils sont assimilables aux pores de la peau pour les humains. Ils permettent les échanges gazeux de la plante. Lors d'une brumisation, ou d'une atmosphère humide, l'arbre ouvre ses stomates pour boire. Cette ouverture se fait toujours avec un temps de retard. Si votre arbre est placé dans un milieu sec et/ou ensoleillé, l'eau apportée par la brumisation, s'évapore très vite. Or les stomates sont très lent pour se refermer. Durant tout le temps de leur fermeture, qui peut dépasser les 30mins, l'arbre se trouve la bouche ouverte. Il transpire ainsi beaucoup. Le résultat est que votre arbre se déshydrate très rapidement.

Voici comment j'ai pratiqué : Lors des brumisations je plaçais l'arbre dans la salle de bain, qui est un milieu relativement humide. Puis j'ai pratiqué plusieurs brumisations (en brouillard) espacé de 4-5mins durant une bonne demi heure. Après une pause d'une autre demi heure à l'ombre de la salle de bain, pour laisser le temps au stomates de se refermer, je le replaçais à l'ombre (action fait le soir) près de ses autres compagnons.

 

Mais cela n'a pas suffi. L'arbre perdait ses feuilles. Et avec du recul je ne suis même pas sûr que la brumisation ai changé quelque chose.

Voilà pourquoi un rempotage du désespoir a été fait. On est maintenant en Avril et donc les rempotages sont possibles. On peut en voir le récit ici. Je suis persuadé que ce rempotage a supprimé l'infime chance de survie de FiFi et constitue donc la troisième grosse erreur. L'arbre était très affaibli avant le rempotage. Le reste des feuilles est tombées en seulement 2-3 jours. C'est vrai qu'il n'en restait pas beaucoup (voir ci-contre).

Le rempotage d'un arbre malade n'est pas forcément une bonne chose. L'affaiblissement dû au rempotage ne sera pas forcement supporté par un arbre déjà faible. On évaluera bien les chances de reprise avant de réaliser un rempotage. De plus lors d'un rempotage "d'urgence" on s'appliquera à couper le moins de racines possible afin de ne pas affaiblir encore plus l'arbre. On supprimera seulement toutes les racines noires et spongieuses (racines pourries).

Une solution alternative au rempotage est le transpotage. Cette pratique affaiblie beaucoup moins l'arbre et donc la reprise est meilleure.

Et voilà la dernière bêtise, si on peut encore en faire...

Après le rempotage, pour faciliter la reprise, on peut placer l'arbre sous serre ou sous une poche plastique afin de recréer une atmosphère humide. Pour éviter ce que l'on voit ci-contre on effectuera plusieurs petits trous (une 50éme) afin de permettre un renouvellement d'air. Ainsi on évitera le développement de pourriture.

On notera ici que l'effet a été favorisé par le fait que l'arbre été pratiquement mort et donc ne consommait pas d'eau. Les échanges gazeux était également très faible.

Et ce qui devait arriver arriva.

 

Afin que ceci ne vous arrive pas je vous conseil de bien relire ce qu'il y a d'écrit ci-dessus et de ne surtout pas en faire autant. J'espère que la mort de FiFi n'aura pas été veine (pour moi elle ne l'a pas été, elle m'a beaucoup apporté) et que cette page servira à éviter le triste sort de FiFi à votre/vos bonsaï.

 

Paix à son âme.

 

A la mémoire de FiFi.